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sans K#2


 
 
Depuis plus d’une semaine on me demande des nouvelles de Kwakizbak, on me supplie de le retrouver, on m’envoie des poèmes, des lettres d’amour et des dessins ; on est prêt à m’offrir beaucoup d’argent blanchi, un hélicoptère, un diplomate et des escort girls pour le ramener sain et sauf, Kwak Président ! ai-je également lu sur les réseaux sociaux ; on me demande : auriez-vous des indices, une photo récente ? ; on me menace aussi. Mais à tous je réponds la même chose :

— Pas de news non, que dalle, et je ne sais même pas par où commencer.

J’ai bien collé des affiches dans le quartier mais elles ont toutes été arrachées. J’ai passé des annonces dans les journaux locaux mais ils ont tous fait faillite le matin même. Je me suis rué sur Internet, on m’a blacklisté. J’ai squatté le parvis de l’hôtel et annoncé que je démarrais une grève de la faim mais quand un vendeur de chouchous est passé près de moi je n’ai pas pu résister. Un samedi après-midi j’ai arpenté la grande rue dans un sens et dans l’autre en criant mon désespoir à l’aide d’un mégaphone mais à chaque fois on me jetait des pièces, on me demandait de revenir lors de la prochaine kermesse, pour le Carnaval ce serait bien aussi, et on m’a même demandé les coordonnées de mon impresario.

Hier j’ai appelé ses anciennes maîtresses. Seule Myakhda m’a répondu qu’elle lui enverrait un courriel (c’est bien parce que c’est vous, hein ?). Toutes les autres m’ont laissé causer après le bip.

 

écrit ou proposé par Christophe Grossi - @christogrossi
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première mise en ligne et dernière modification le lundi 30 janvier 2012